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Jeunes conducteurs

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Vous avez obtenu un permis de conduire il y a quelques mois, et vous vous êtes porté volontaire pour être le conducteur désigné d’un groupe d’amis qui ont passé une soirée en ville.

À l’approche de 2 heures du matin, vous les rassemblez et tout le monde s’entasse dans la voiture. Sur le chemin du retour, les discussions et les chants de vos quatre amis ivres font qu’il est difficile de se concentrer sur la route. Le bruit et l’agitation attirent constamment votre attention. La distraction fait des ravages et vous grillez un stop que vous n’aviez pas remarqué. Soudain, l’intérieur de votre voiture est éclairé par les phares d’un véhicule qui s’approche sur votre droite. Vous paniquez. Sans grande expérience de conduite, vous n’avez pas d’instinct de conduite pour vous aider à réagir. Vous appuyez sur les freins, mais c’est la mauvaise chose à faire. Le bruit des pneus qui crissent et du métal qui craque remplace rapidement le chant qui remplissait la voiture quelques instants auparavant.

Les jeunes conducteurs constituent un groupe à haut risque dont l’inexpérience relative au volant, combinée aux effets de la jeunesse, les rend plus susceptibles d’être impliqués dans des accidents ou d’en être la cause. Les dispositifs de sécurité des véhicules réduisent le risque d’accident lorsqu’ils sont associés à une conduite sûre. Afin de tirer le meilleur parti des dispositifs de sécurité, les jeunes conducteurs doivent avant tout s’attacher à développer des habitudes de conduite sûres et à affiner leurs compétences de conduite.

Les jeunes conducteurs sont définis par la Fondation de la recherche sur les blessures de la route (FRBR) comme des adolescents âgés de 15 à 19 ans et des jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans.

Les jeunes conducteurs sont une source de préoccupation car ils représentent un groupe à haut risque pour les collisions de la route. Si certains progrès ont été réalisés en termes de réduction du nombre de décès et de blessures chez les jeunes usagers de la route, les conducteurs âgés de 16 à 19 ans sont toujours surreprésentés dans les collisions par rapport à l’ensemble des conducteurs. Ces conducteurs ont un taux de mortalité quatre fois supérieur à celui des conducteurs âgés de 25 à 34 ans et neuf fois supérieur à celui des conducteurs âgés de 45 à 54 ans (Mayhew et al. 2005). En 2013, on comptait 1 167 315 conducteurs titulaires d’un permis de conduire âgés de 16 à 19 ans, chacun d’entre eux étant susceptible de connaître un risque de collision disproportionné par rapport aux conducteurs plus âgés (Transports Canada 2015).

Le risque de collision élevé des jeunes conducteurs est mis en évidence par leur taux de collisions. En 2011, l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles, les collisions de la route étaient la principale cause de décès chez les Canadiens âgés de 15 à 24 ans (Statistique Canada 2012). Cette année-là, 456 jeunes ont été tués dans des collisions, dont 204 adolescents âgés de 15 à 19 ans et 252 jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans (Transport Canada 2013). En plus des décès, 39 337 jeunes conducteurs ont été blessés dans des accidents de la route en 2009, dont 18 295 adolescents de 15 à 19 ans et 21 042 jeunes adultes de 20 à 24 ans (Transports Canada, 2013).

Il n’y a pas un groupe particulier de jeunes conducteurs qui soit plus susceptible d’avoir une collision. En effet, bon nombre des raisons pour lesquelles les jeunes conducteurs sont impliqués dans des collisions s’appliquent également à tous les jeunes conducteurs. Divers facteurs sociaux, biologiques et liés au mode de vie contribuent au risque élevé de collision chez les jeunes conducteurs :

Inexpérience : L’inexpérience est un facteur important du risque élevé de collision auquel sont confrontés les jeunes et les nouveaux conducteurs. Le balayage visuel n’est pas aussi rapide ou fréquent chez les jeunes conducteurs, car ils ont tendance à se concentrer davantage sur ce qui se trouve directement devant leur véhicule (Isler et al. 2009). Les nouveaux conducteurs sont également plus susceptibles de faire des excès de vitesse et de se concentrer sur des tâches non liées à la conduite car les conséquences potentiellement graves de ces actions ne sont pas aussi évidentes pour eux (Transportation Research Board 2007). Ils sont également moins susceptibles de reconnaître les dangers potentiels dans l’environnement routier.

Biologie et développement du cerveau : Associés à l’inexpérience du conducteur, les effets de la jeunesse (recherche de sensations fortes, émotivité, manque de jugement) et le développement incomplet du cerveau augmentent le risque de collision.

Les pairs : Lorsque les jeunes conducteurs sont au volant avec d’autres jeunes comme passagers, ils sont confrontés à un double défi : conduire en toute sécurité et interagir avec leurs pairs d’une manière socialement acceptable. Cette dernière tâche peut nuire considérablement à la première, augmentant ainsi la probabilité d’être impliqué dans une collision et exposant le conducteur et les occupants du véhicule à un risque accru de blessures.

L’alcool et les drogues : Il n’est pas rare que les jeunes fassent l’expérience de l’alcool et des drogues. En raison de la nature expérimentale de cette activité, les jeunes sont moins à même d’identifier et de jauger leur propre niveau d’intoxication. Lorsque de jeunes conducteurs en état d’ébriété prennent le volant d’une voiture, ils peuvent ne pas être conscients de leur niveau d’intoxication, ni de la façon dont les facultés affaiblies affectent leur capacité à conduire. Par conséquent, les jeunes et les nouveaux conducteurs ont un risque de collision considérablement accru lorsqu’ils conduisent sous l’influence de drogues et/ou d’alcool. Par exemple, les conducteurs masculins âgés de 16 à 20 ans ayant un taux d’alcoolémie supérieur à 0,15 présentent un risque de collision plus de 40 fois supérieur à celui des conducteurs âgés de 35 ans ou plus ayant le même taux d’alcoolémie (Zador et al. 2000).

Manque de sommeil : Entre l’école, les événements sociaux, les activités extrascolaires et le travail, de nombreux jeunes conducteurs ne dorment pas suffisamment pour être pleinement reposés. De plus, les adolescents ont besoin de plus d’heures de sommeil par nuit que l’adulte moyen. Leur horloge interne est souvent décalée de sorte qu’ils préfèrent se coucher plus tard et faire la grasse matinée. Il s’agit d’un horaire de sommeil naturel qui est souvent en contradiction avec l’horaire de l’école et d’autres activités. Les effets de la somnolence chez les jeunes conducteurs augmentent le risque de collision en rendant à la fois plus difficile la concentration sur la tâche de conduite et plus probable l’endormissement au volant.

La conduite est une tâche complexe qui requiert des compétences visuelles, manuelles et cognitives spécifiques. Les nouveaux conducteurs doivent se concentrer davantage sur la conduite jusqu’à ce qu’ils se sentent à l’aise au volant. À l’inverse, chez les conducteurs expérimentés, la conduite est plus intuitive et peut nécessiter moins de concentration. En particulier, il faut du temps aux nouveaux conducteurs pour acquérir une bonne conscience de la situation. Il s’agit de la capacité du conducteur à avoir une vue d’ensemble de ce qui se passe autour de lui. Il s’agit de garder un œil sur les autres conducteurs et sur la route, d’anticiper les changements et d’identifier les situations potentiellement dangereuses. Les nouveaux conducteurs doivent souvent consacrer plus d’attention à des tâches relativement simples (par exemple, rester dans leur voie) et peuvent avoir une conscience de la situation à moins grande échelle.

L’intelligence de conduite et la connaissance de la situation – qui sont toutes deux développées et affinées par l’expérience – sont des contributeurs clés à l’efficacité des caractéristiques de sécurité des véhicules. De nombreux dispositifs de sécurité actuellement disponibles exigent à la fois une conscience de la situation et une expérience du conducteur pour que les occupants du véhicule puissent bénéficier des avantages de la sécurité. Ces deux qualités étant sous-développées chez les conducteurs inexpérimentés, ils doivent prêter une attention particulière à leur propre conduite afin de bénéficier des avantages des dispositifs de sécurité des véhicules.

À titre d’exemple, pour maximiser les avantages de l’assistance au freinage, les conducteurs doivent être capables de reconnaître quand un arrêt d’urgence est nécessaire. Ils doivent également avoir la confiance nécessaire pour appuyer fortement et rapidement sur la pédale de frein. Cependant, les conducteurs inexpérimentés peuvent ne pas être en mesure de reconnaître rapidement le moment où un arrêt d’urgence est nécessaire, et lorsqu’ils le font, ils peuvent hésiter à freiner avec la force requise pour activer l’assistance au freinage. Dans ce cas, il est peut-être trop tard pour que l’assistance au freinage les protège complètement.

Les types de dispositifs de sécurité qui sont le plus directement affectés par la jeunesse et l’inexpérience des conducteurs sont ceux dont l’activation dépend de la première réaction des conducteurs à une situation. Par exemple, pour activer le répartiteur électronique de force de freinage (EBFD), le conducteur doit d’abord appuyer sur la pédale de frein. Cependant, comme les jeunes conducteurs ne sont peut-être pas aussi prompts à reconnaître le moment où un freinage d’urgence est nécessaire, ils risquent d’appuyer trop tard sur la pédale de frein, ce qui réduit à néant certains des avantages de l’EBFD. De nombreux dispositifs de sécurité dépendent des réactions opportunes et des décisions intelligentes du conducteur, notamment le contrôle électronique de la stabilité (ESC), les systèmes de freinage antiblocage (ABS) et l’assistance au freinage.

Les mauvaises conditions météorologiques constituent également un défi pour les dispositifs de sécurité. Les fonctions doivent souvent travailler plus dur et plus longtemps pour résoudre une situation en toute sécurité. Les conducteurs expérimentés sont susceptibles d’adapter leur vitesse de conduite dans de mauvaises conditions et de se concentrer davantage sur leur conduite. Cependant, les conducteurs inexpérimentés peuvent ne pas être habitués à adapter leur style de conduite aux conditions de la route, ou être occupés à se concentrer sur d’autres aspects de leur conduite. Ainsi, les conducteurs inexpérimentés peuvent, par inadvertance, mettre davantage de pression sur leurs dispositifs de sécurité pour qu’ils fonctionnent dans de mauvaises conditions, en conduisant trop vite ou trop près des autres véhicules. Par conséquent, de nombreux dispositifs de sécurité peuvent être poussés à leur limite, notamment le contrôle de la traction, la neutralisation des freins, les phares adaptatifs, les systèmes d’alerte de collision avant et les systèmes d’alerte de franchissement de ligne.

Les performances des dispositifs de sécurité des véhicules dépendent souvent, dans une certaine mesure, des actions des conducteurs. Conduire prudemment est le meilleur moyen de tirer le maximum d’avantages de ces caractéristiques en matière de sécurité. Toutefois, étant donné que les jeunes et les nouveaux conducteurs sont encore en train d’apprendre à conduire en toute sécurité, ils sont vivement encouragés à ne pas se fier uniquement aux dispositifs de sécurité pour compenser leur manque d’expérience de la conduite. En se concentrant sur le développement d’habitudes de conduite sûres et sur l’amélioration des compétences de conduite, les jeunes et les nouveaux conducteurs peuvent s’assurer que les dispositifs de sécurité des véhicules seront en mesure de fournir la meilleure protection possible aux conducteurs et aux occupants du véhicule en cas de collision.

Les jeunes et nouveaux conducteurs sont confrontés à des défis uniques, dont l’un est d’acquérir de l’expérience de conduite tout en restant en sécurité sur la route. Afin d’aider à protéger les jeunes et les nouveaux conducteurs pendant ce processus d’apprentissage, plusieurs lois et programmes ont été mis en place :

Le permis de conduire progressif (GDL) : Les conducteurs novices ont un risque de collision plus élevé que les conducteurs expérimentés (Mayhew et al. 2004). Pour aider les nouveaux conducteurs à acquérir de l’expérience en toute sécurité, la procédure de délivrance du permis de conduire les fait souvent passer par un programme de permis progressif en plusieurs étapes. Ces programmes impliquent un stage d’apprentissage qui limite les personnes qui peuvent monter dans le véhicule avec le nouveau conducteur, le moment de la journée où il peut conduire, et souvent les routes qu’il peut emprunter. Les conducteurs en phase d’apprentissage doivent normalement détenir un permis d’apprenti pendant un certain temps avant de pouvoir passer à un permis moins restrictif. Les conducteurs qui sont encore en train d’obtenir un permis complet sont aussi normalement confrontés à des conséquences plus strictes en cas de conduite dangereuse et se voient appliquer des lois plus sévères en matière de conduite en état d’ébriété. Cela permet aux nouveaux conducteurs d’acquérir de l’expérience dans les environnements les plus sûrs et dans les conditions les plus sûres (YNDRC 2012).

Lois spécifiques à l’âge : Les professionnels de la sécurité routière et les responsables politiques reconnaissent que ce n’est pas seulement l’inexpérience qui contribue à la surreprésentation des jeunes dans les collisions graves de la circulation, mais aussi divers facteurs liés au mode de vie. C’est pourquoi l’Ontario a choisi de mettre en œuvre une loi spécifique à l’âge qui s’applique aux jeunes conducteurs, qu’ils aient ou non suivi le système GDL. En Ontario, les conducteurs âgés de 21 ans et moins doivent avoir un taux d’alcoolémie de zéro. En d’autres termes, ces jeunes conducteurs ne peuvent pas consommer quelque alcool que ce soit avant de prendre le volant. Auparavant, les jeunes conducteurs étaient autorisés à consommer de l’alcool avant de conduire, à condition que leur taux d’alcoolémie ne dépasse pas 0,04.

Les jeunes et nouveaux conducteurs ont fait l’objet d’une grande variété de recherches nationales et internationales. Au Canada, la FRBR est un chef de file en la matière, publiant abondamment sur divers aspects de la sécurité des jeunes et nouveaux conducteurs, et développant un centre de ressources en ligne destiné spécifiquement à ce groupe de conducteurs. Les recherches de la FRBR sont accessibles à l’adresse www.tirf.ca, et le Centre de ressources pour jeunes et nouveaux conducteurs est situé à l’adresse www.yndrc.tirf.ca.

En outre, Transports Canada dispose de recherches et de publications concernant les jeunes et les nouveaux conducteurs sur www.tc.gc.ca.

Pour les données et les recherches concernant les États-Unis, le site Web de la National Highway Traffic Safety Administration – www.nhtsa.gov – propose une vaste collection de rapports, d’articles et de recherches concernant les jeunes et les nouveaux conducteurs dans tout le pays.

Références

Isler, R., Starkey, N., Williamson, A. (2009).“Video-based road commentary training improves hazard perception of young drivers in a dual task”. Accident Analysis and Prevention. Vol. 41. 2009.

Mayhew, D.R.; Simpson, H.M.; and Singhal, D. (2005) Best practices for graduated licensing in Canada. Ottawa, ON: Traffic Injury Research Foundation.

Statistics Canada (2012). Leading causes of death in Canada 2011.

Transport Canada (2013). Canadian Motor Vehicle Traffic Collision Statistics 2011. Government of Canada.

Transport Canada (2015). Canadian Motor Vehicle Traffic Collision Statistics 2013. Government of Canada.

Transportation Research Board (TRB). (2007). Preventing Teen Motor Crashes: Contributions from the behavioural social sciences. Workshop Report. The National Academies Press. Washington, D.C.

Young and New Drivers Resource Centre (2012). Ottawa, ON: Traffic Injury Research Foundation. Zador, L., Krawchuck, S., Voas, R. (2000). “Alcohol-related relative risk of driver fatalities and driver involvement in fatal crashes in relation to drive age and gender. Journal of Studies on Alcohol. Vol. 61.